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Piège mortel à Belle-Île de Jean-Luc Bannalec, éd. Presses de la Cité.

Vous avez autant besoin d'évasion qu’envie de frissons ? Alors n'attendez pas les vacances pour vous laisser tomber dans le Piège mortel à Belle-Ile que nous tend Jean-Luc Bannalec (éd. Presses de la Cité). La dixième enquête que mène le commissaire Dupin, au cœur d’une Bretagne écrasée par la chaleur estivale, ne manque ni de piment, ni de rebondissements, vous verrez.

Après Pont-Aven, les Glénans, Guérande, Port Bélon, Iroise, Trégastel, Brocéliande, Concarneau et Saint-Malo, le commissaire Dupin pose ses valises à Belle-Ile. Pour notre plus grand plaisir. Car c’est le paradis absolu, comme aime à le répéter l'inspecteur Le Ber qui adore y passer week-end et congés. La noirceur humaine n’en ressort que mieux dans ce cadre idyllique, « où le ciel et la mer ne cessent de se disputer les plus belles teintes ».

Ne vous laissez pas effrayer comme Dupin par l’arrivée inopinée d’un phoque gris, vous apprécierez très vite de nager en sa compagnie. Jusqu’à ce que vous tombiez sur un corps dans le port de Doëlan… Cet homme présentant sur la gorge des blessures caractéristiques de strangulation n’est autre que Patrick Provost, un riche éleveur de moutons, appartenant à l’une des plus anciennes familles de l’île.

Ainsi débute une enquête trépidante qui vous conduira à vous installer durant 350 pages au sud-ouest de Belle-Ile, dans un minuscule hameau, appelé Islonk. Ce qui signifie abîme ou abysse et n’est pas forcément de bonne augure. Il vous faudra y séjourner le temps de découvrir lequel de ses habitants a pu assassiner Provost. Sept maisons seulement y sont construites, dont la sienne, mais n’imaginez pas pour autant que la tâche sera facile. Car la victime possédait beaucoup d’argent, outre ses moutons et ses terres, et avait réussi à se mettre à dos, un par un, chacun de ses voisins. Si bien que tous la détestaient cordialement. 

Qui veut nuire aux autres trouvera toujours une bonne excuse…Le proverbe breton qui sert d’exergue à ce polar exaltant en dit long sur les motivations des personnages hauts en couleur qu’il met en scène. Parmi eux : le berger Tudi Burlot, second de l'exploitation, Bleiz et Margot, les propriétaires d’une des deux distilleries de whisky de l’île et du petit bar Le Gouloù, mais aussi Micheline Gorbel, une institutrice à la retraite, fervente adoratrice de Sarah Bernhardt, reconvertie en guide touristique. Et que penser de l’ex-épouse du défunt, Agnès Griffon, qui travaille à l’approvisionnement en eau potable de l’île ? Les habitants d’Islonk ont tous un alibi et une bonne raison d’avoir commis le crime. La tension monte d’un cran lorsque trois lettres anonymes, réclamant une rançon d’un million à la victime, sont retrouvées à son domicile. Voilà de quoi donner au commissaire Dupin des sueurs froides en plein été. Et rafraîchir agréablement le nôtre.